Plus de neuf mois après l'accord sur une nouvelle convention entre l'État et les cultes, ces derniers se préparent à une nouvelle ère. Selon les termes du conventionnement, chacun bénéficiera d'une enveloppe budgétaire pour son fonctionnement.
En attendant le changement constitutionnel nécessaire à la réforme dans son ensemble (traitements des ministres du Culte, fabriques d'église, cours de religion), les lois d'approbation régissant les rapports entre chaque culte et l'État ont été transmises au Conseil d'État.
Pas de spéculation
Elles sont censées accélérer la mise en place des financements. Avec des particularités propres à chaque culte. Pour l'islam, le conventionnement prévoit une subvention de 450 000 euros par an, soit 180 fois plus que l'allocation actuelle (2 480 euros). Rien ne dit pourtant que le Conseil d'État validera ces lois d'approbation. Le financement individuel des cultes ne pourrait alors pas précéder la modification constitutionnelle, et se retrouverait différé de deux ans. Si ce scénario venait à se confirmer, l'État pourrait tout de même augmenter la dotation du culte musulman.
«C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre le Premier ministre à la Shoura», confie un proche du dossier. Une mention «crédit non limitatif» a été inscrite à côté de chaque ligne de budget des cultes. «Ceci a été fait afin de pouvoir réagir quand les lois d'approbation passeront à la Chambre des députés», justifie le porte-parole de Xavier Bettel, qui ne souhaite «pas spéculer» concernant une augmentation du budget alloué à l'islam en cas de retoque du Conseil d'État.