est susceptible des différents sens qui effectivement peuvent lui être donnés. Il est clair que ces sens ne sont pas prévisibles à partir de la seule signification de la phrase utilisée. Cela tient à divers facteurs. D'abord au fait que la valeur référentielle de l'énoncé, et, par suite, les informations qu'il donne, dépendent de l'environnement dans lequel il est employé — puisque c'est celui-ci qui permet de donner un réfèrent aux expressions deictiques (Je, tu, il, ici, maintenant..., etc.). Il en est de même pour ce que J.-C. Anscombre et moi nous appelons « l'instanciation des variables argumentative s ». Eh énonçant la phrase « II fait beau, mais j'ai mal aux pieds », le locuteur présente le beau temps comme un argument possible pour une conclusion r opposée à celle qu'il tire de son mal aux pieds. Mais seule la situation (aussi bien intellectuelle et affective que physique) permet de déterminer quel est ce r, de l'instancier. Plus généralement, les langues comportent des opérateurs dont la fonction est d'agir sur un univers du discours pour en extraire tels ou tels éléments. Ainsi pour le restrictif ne... que : « Je n'ai que du vin » signifie, selon l'univers de discours où opère la restriction, « je n'ai pas d'autre alcool » ou « je n'ai pas de boissons non alcoolisées », ou encore « je n'ai rien à manger ». Or la phrase n'indique pas les possibilités envisagées par le locuteur au moment où il produit l'énoncé, donc ce qui est nié à l'aide de ne... que