3. Annexe 2 : Hommes et cétacés, des rapports
ambigus
3.1 Cétacés mythifiés
Baleines et dauphins ont toujours fasciné les hommes et ont nourri leur imaginaire. Aujourd’hui
encore, notre façon de considérer les cétacés est fortement influencée par des représentations
fantasmées. Amical, gentil, « souriant », le dauphin nous apparaît comme un animal familier avec
lequel nous entretenons une relation privilégiée. La gigantesque baleine a su quant à elle
conserver sa part de mystère ; autrefois redoutée, elle est à présent admirée et est devenue
l’emblème des espèces menacées.
Le mythe du gentil dauphin
Dans de nombreuses cultures, l’homme a construit une vision fantasmée et romantique du
dauphin. Bienveillance, altruisme, clairvoyance…maintes vertus lui sont attribuées, pouvant parfois
l’humaniser ou le diviniser. Récits et témoignages racontent que l’animal se lie d’amitié avec les
enfants, sauve les naufragés, collabore avec les pêcheurs ou devient messager pour nous avertir
d’un danger. La fonction de son sonar est aussi détournée : il conférerait au cétacé des pouvoirs
de télépathie ou de guérison ! Depuis l’Antiquité, ce dauphin « merveilleux » a été largement
représenté dans la littérature, les films ou les séries télévisées.
A l’épreuve d’un regard plus objectif, que reste-t-il du dauphin « merveilleux » ? Un animal toujours
souriant, et pour cause, c’est une constante morphologique. Sa curiosité et sa sociabilité sont
exagérément interprétées comme des signes d’amabilité ou d’empathie. Ses comportements taxés
d’altruistes, tels que le sauvetage de nageurs en difficulté, résultent souvent d’une démesure dans
les récits des rescapés. L’association des dauphins avec les pêcheurs repose quant à elle sur le
principe de bénéfice réciproque et non sur la bonté ou la domestication de l’animal.
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