3/L’émergence d’une diplomatie économique européenne au G20 ?
parHenri Plagnol
Député-Maire de Saint-Maur-des-Fossés, ancien secrétaire d’État chargé de la réforme de l’État (2002-2004), actuellement chargé par le président de la République, avec Constance Le Grip, député européen, d’un rapport sur le gouvernement économique européen qui sera officiellement remis le 15 décembre.
C onfrontée aux répercussions sans précédent de la crise financière, l’Union européenne (UE) a su mettre de côté ses dissensions et trouver, lors des sommets des chefs d’État des 12 octobre 2008 et du 6 mai 2010, un consensus pour garantir la stabilité de la zone euro. Ces décisions historiques ont démontré que, face à l’urgence, l’UE était capable de parler d’une seule voix.
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Dans la perspective de la présidence française du G20, qui a notamment affirmé l’ambition de réformer le système monétaire international et la gouvernance mondiale, il s’agira pourtant d’aller au-delà d’une simple coordination. La zone euro, du fait de son poids économique considérable, lui permet de peser sur les grands équilibres mondiaux, au même titre que les États-Unis ou la Chine. Mais il faut pour cela qu’elle s’en donne les moyens.
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L’UE s’est donc engagée depuis peu dans un grand débat sur le renforcement de la gouvernance économique. Les diverses propositions émises dans ce contexte sont en ligne avec les objectifs du G20 de coordination mondiale de l’économie et de recherche d’un chemin vers une croissance plus forte et plus équilibrée.
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Pour autant, une diplomatie économique européenne dans le cadre du G20 ne pourra être vraiment efficace et crédible que si l’UE concrétise cette nouvelle gouvernance économique, qui allie une forte coordination des politiques économiques et financières à l’échelle au moins de la zone euro et l’adoption d’une stratégie de croissance européenne.