Mayssa n’est pas la seule à ne pas connaître les candidats. Comme elle, beaucoup d’électeurs arrivent au bureau de vote sans savoir pour qui ils vont voter. « Il y a des milliers de candidats et de partis politiques. Nous ne savons plus comment se situer », reconnaît Moustapha Ebeid, 66 ans, venu accompagné de son fils Amir et de son petit-fils Tamer, lequel est « en âge de voter ». Une discussion s’engage entre les représentants de trois générations. « Il fallait établir quelques restrictions pour réduire le nombre de candidats », affirme Moustapha. Son petit-fils, Tamer, étudiant à l’Université d’Al-Azhar, objecte. « Chaque citoyen a le droit de se présenter et c’est aux électeurs de chercher et choisir. C’est ça la démocratie que nous avons voulu établir après la révolution du 25 janvier ». Dans un autre bureau de vote à l’Université ouvrière, rue Al-Nasr, c’est un peu la pagaille. Les voitures et les délégués des candidats bloquent totalement la rue. « Tous les Egyptiens doivent participer au vote, surtout les femmes. Il ne faut pas que nous soyons négatives », prêche Amina, qui a insisté à venir voter malgré son handicap. Et d’ajouter : « Sûrement, il y a parmi tous ces candidats des gens convenables, honnêtes, et capables de nous représenter au parlement ».