L’on comprend que dans une société, soucieuse d’efficacité, l’on règle par des coutumes et des procédures le désir de dialoguer indéfiniment, qui peut se donner libre cours dans des dialogues de morts. C’est pourquoi des études historiques et sociologiques concernant les procédures de discussion, les participants, l’objet, le temps et le lieu, procédures qui débouchent bien souvent sur un règlement juridique, ne manquent pas d’intérêt. Qui peut prendre la parole en telle ou telle circonstance, quelles sont les règles auxquelles il doit se soumettre, quelle est l’origine et la portée de ces règles, comment et pourquoi évoluent-elles ? On constatera à ce propos de remarquables variations, depuis la cérémonie religieuse, où l’usage du discours est réglé dans le moindre détail, jusqu’au libre échange de propos entre amis de longue date.