De même, lui qui avait tant aimé la musique, il n’aimait plus désormais que le sondes piles d’écus. C’est pourquoi il passait le plus clair de ses journées dans un lugubrecaveau de son palais, où il gardait son trésor. Après avoir fermé la porte à double tour,il prenait un sac plein de pièces d’or, une coupe d’or, un lingot d’or, un boisseau depoudre d’or, et il apportait tout cela dans le rayon de soleil qui tombait d’une étroitemeurtrière. Alors il comptait ses écus, jouait à lancer et à rattraper son lingot, faisaitruisseler entre ses doigts la poussière étincelante et se mirait dans la coupe polie en seréjouissant de sa richesse. Il ne prenait pas garde que la coupe arrondie lui présentaitune image déformée, ridicule, qui semblait lui rire au nez.Midas, avec tout son or, n’était pas tout à fait heureux. Car plus il était riche, plus ilsouhaitait de l’être davantage encore. Rien n’aurait pu le satisfaire que de possédertous les trésors du monde.Un jour qu’il était dans son caveau, occupé comme d’habitude, il vit une ombre surses monceaux d’or. Il se retourna vivement et se trouva en présence d’un étranger !